1 – Ecole Sruti dans le bidonville
Je suis revenu avec joie dans le bidonville de Dubagga retrouver les enfants de l’école Sruti (environ 60 enfants) et ainsi continuer mon soutien dans leur apprentissage de la langue anglaise. J’ai retrouvé quasiment le même groupe d’enfants que j’avais quitté en février dernier. Les mécanismes et automatismes de conversation mise en place lors de mon premier passage n’avaient pas disparu, ce qui m’a permis d’enchaîner et d’aborder d’autres points de la langue anglaise. Certains enfants ont de vraies capacités et apprennent très vite ! C’est encourageant !
Deux cours simultanés ont lieu dans la salle de l’école Sruti : la classe des petits et la classe des grands. Tous les matins, je me suis occupé du groupe des grands. Kusum, l’institutrice des petits, a un niveau en anglais suffisant pour leur apprendre du vocabulaire de base sous forme d’imagier ou de chansons adaptés.
Un petit-déjeuner a lieu tous les matins (sauf le dimanche car l’école est fermé). Il est composé d’un fruit ou de biscuits, distribués par les plus grands aux plus petits de façon très organisée.
Un repas complet est cuisiné pour les enfants une fois par semaine. J’ai pu ainsi assister à deux repas complets pendant ma venue à Dubagga. Le premier était
composé de riz et pommes de terre; et le deuxième de »rotis » (galette de farine de blé légèrement beurrée) avec des légumes.
Un matin, j’ai demandé pendant le cours d’anglais que les enfants m’expliquent (en anglais) la recette des »rotis ». Certains garçons ont refusé, prétextant que la cuisine était une affaire de filles. Je leur ai expliqué que sans leur mère et soeurs, ils ne pourraient pas s’alimenter et donc comment faire si jamais elles n’étaient plus là ?
Question qu’ils ne s’étaient apparemment jamais posés ! Il y aurait beaucoup de choses à dire sur la construction des stéréotypes sexistes et leurs conséquences …
Mais bonne nouvelle, le lendemain matin, deux garçons de ce groupe sont venus me présenter un »roti » qu’ils avaient fait eux-même ! Applaudissements de toute la salle !
Il en faut peu pour changer certaines habitude ou tout du moins pour commencer à faire prendre conscience aux enfants de certaines inégalités …
Un fois par an a lieu la fête des enfants ! Cette année, la fête a eu lieu un peu en avance pour que je puisse y assister. Cela s’est passé un dimanche.
Les enfants se sont transformés en petits vendeurs, proposant par petits groupes des mets qu’ils avaient eux même préparé. Les voisins et amis sont aussi invités à cette fête où la règle est d’acheter quelques douceurs et de les déguster. Selon Shashi, c’est la journée business ! A la fin de la journée, chaque groupe a fait les comptes, comparant son investissement et son profit.
Le lendemain matin, la salle était correctement nettoyée pour reprendre les cours.
En ce qui concerne l’école, une inquiétude plane. Le métro, qui rejoindra la ville à l’aéroport, serait susceptible de passer par le bidonville, obligeant les habitants à s’installer ailleurs. Les travaux du métro se font actuellement très lentement et nous n’avons pas d’informations fiables. Cependant, Shashi, la coordinatrice de Sruti recherche déjà un autre local à proximité du bidonville.
2 – Les enfants parrainés
Les cartes et cadeaux (pour les 4 nouveaux enfants) ont été distribués à la grande joie des enfants !
Les cours de soutien scolaire de l’après-midi ont été quelque peu bouleversés pendant mon séjour car des examens scolaires ont eu lieu pendant ces deux semaines, matin comme après-midi au sein des écoles privées.
Les 24 enfants parrainés sont donc venus à tour de rôle en fonction de leur examen.
Un soutien en anglais s’est mis en place en groupe en fonction du niveau des enfants pour les aider à préparer leur examen. Mais l’organisation n’a pas été très simple …
Pour rappel, depuis la rentrée de juillet, les 24 enfants parrainés (13 filles et 11 garçons) ont quitté leur ancienne école City Public School. Ils sont maintenant
repartis dans 3 nouvelles écoles privées, réputées pour leurs bons résultats scolaires :
– Khun Khun G Inter College pour les grandes filles (Neha, Sana, Bushra, Manisha, Mantasha, Rubi, Nasreen, Kushi)
– Kalicharan Inter College pour les grands garçons (Amir, Waseem, Wali Khan, Saif, Sharook, Asif, Rashid, Fazil)
– Raksha Carrier Academy pour les jeunes enfants (Touaheed, Tamanna, Saad, Zeshan, Saima, Innama, Reshma, Alasana)
Le directeur de l’école Sruti et moi-même, nous sommes rendus dans les trois établissements privés. Certains étaient peu accessibles car interdit d’entrée à cause des examens. Les 2 collèges/lycées pour les grands enfants sont dans la vielle ville de Lucknow et nécessite trente minutes de trajet en reckshaw. L’ensemble des bâtiments m’a paru correct et très vaste.
Quant aux jeunes enfants, ils sont scolarisés dans une école primaire à côté du bidonville de Dubagga.
J’ai pu aussi visiter le lycée technique où Waseem (un des premiers enfants parrainés depuis 2010), 18 ans, étudie l’informatique depuis le mois de mai. Une bel exemple pour tous les autres enfants.
3- Projet santé
Lors de mon séjour, j’ai remarqué qu’un enfant de l’école Sruti présentait un strabisme très important. Au vu de la situation financière de la famille, l’association Sruti a pris en charge la consultation à l’hôpital. Le jeune enfant est maintenant traité pour une infection oculaire et porte des lunettes. Un prochain rendez-vous avec le spécialiste est prévu dans six mois.
Le dernier camp de santé (consultations de médecine générale et gynécologiques) a eu lieu en septembre 2017. L’équipe de Sruti réfléchit à la mise en place d’un suivi médical systématique pour tous les enfants de Sruti, comprenant une visite médicale annuelle + un dépistage ORL et visuel.
4- Projet théâtre et film
Un nouveau projet en partenariat avec une comédienne et un cameraman pourrait avoir lieu courant 2018. Il s’agirait d’organiser un stage de théâtre pour les enfants, avec comme fil conducteur des thématiques sur la santé et sur l’égalité filles-garçons.A suivre …
A l’année prochaine pour une nouvelle mission au sein de Sruti !!
Patrick
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