RAPPORT DE MISSION À LUCKNOW du 28.10.2012 au 12.11.2012
C’est à nouveau avec un grand plaisir que je me suis rendue avec Delphine Marion (sage-femme, référente pour le programme d’éducation à la santé) à Lucknow pour 2 semaines. Comme en 2010, nous sommes restées à Lucknow pour travailler auprès de Shashi, la présidente de Sruti India, Sundiou, le professeur de la classe des grands, et Meena, l’enseignante de la classe des petits. Nous avons été accueillis au sein de l’équipe Sruti avec la même chaleur humaine et générosité qu’auparavant!
1. L’ÉCOLE SRUTI
Les WC sont très en hauteur donc non utilisables par les petits. Il y a un robinet relié à une cuve sur le toit et remplie chaque semaine avec de l’eau potable. Le sol est en terre battue, très humide, protégé par des nattes et couvertures afin que les enfants ne soient pas à même le sol. Les conditions globales d’accueil ne sont donc pas améliorées, c’est même plutôt le contraire. Cependant, cela ne nous a pas découragé. Au contraire, cela a donné encore plus de sens à notre mission. Par ailleurs, le fait que l’école soit désormais dans le bidonville permet aux enfants de ne plus traverser la grande route, ce qui était un grand danger et inquiétait beaucoup les familles. Enfin, cela permet à l’association d’être au plus prêt des parents, des familles et des enfants, ce qui est extrêmement positif pour le travail de proximité mené par Shashi et Sundiou.
53 enfants sont inscrits au sein de l’école : 29 garçons et 24 filles. Chaque jour, viennent environ 40 enfants. En terme d’organisation, Meena prend en charge les plus petits, c’est-à-dire les enfants qui ne savent pas encore lire. Il y a dans sa classe entre 25 et 30 enfants. Sundiou, lui, s’occupe des plus grands, ceux qui savent lire. Ils sont une quinzaine.
Meena, qui venait de prendre son poste en 2010, semble maintenant totalement intégrée dans l’équipe. Elle a pris beaucoup d’assurance et est ravie de travailler avec au sein de l’association Sruti. Elle souhaite apprendre l’anglais, ce qui nous serait très utile pour travailler encore mieux avec elle.
2. LE PROGRAMME DE LA MISSION
Pour pallier justement à cette difficulté liée à la langue, nous avons fait appel à Bakya, une jeune professeur de français, qui a joué ‘’la traductrice’’ pour nous. Son français parfait et sa grande disponibilité nous ont réellement aidé !
Avec Meena, j’ai travaillé autour de la création d’un cahier d’activités pour les plus grands de sa classe. A partir d’un cahier que j’avais amené, nous avons commencé à faire des activités manuelles de collage, découpage, coloriage… J’y ai intégré des objectifs pédagogiques de graphisme et d’écriture : reconnaître le carré/rectangle/triangle, les couleurs, écrire son nom… Chaque enfant possède ainsi son propre cahier qu’il pourra remplir au fur et à mesure de l’année lors des activités menées par Meena et qu’il pourra rapporter chez lui quand il sera terminé. Par ailleurs, Meena continue de faire des cartes avec les enfants, sur le modèle que nous avions travaillé ensemble en 2010 en les agrémentant toujours de plus de créativité. Un super travail !
Avec Sundiou, nous avons préparé une… pièce de théâtre ! Cela a été un gros travail et un grand moment qui a clôturé notre mission !
Après une semaine de répétition, le spectacle a été présenté aux mères le dernier jour de notre séjour et suivit d’une séance de palabre avec Delphine et Shashi. Quel bonheur de voir les 11 enfants se préparer, se maquiller, se faire belles et beaux, jouer avec plaisir, rire, et même chanter et danser… un pur moment d’émotion pour nous !
Avec Shashi, nous avons travaillé autour des rapports mensuels qu’elle nous fournit. Nous avons discuté des compléments et améliorations qu’elle peut y ajouter afin que nous soyons mieux et plus au courant des activités qu’elle mène mais aussi et surtout des évolutions sur le terrain, des difficultés rencontrées… Lors de la visite du bidonville, j’ai pu échanger avec les mères des enfants parrainés, toujours aussi ravies par la scolarisation de leur(s) enfant(s). Nous avons eu un très bon accueil de la part de toutes les femmes rencontrées.
Enfin, nous nous sommes rendues à l’école de Tourisme, école publique qui forme les futurs professionnels du secteur (du gardien d’hôtel à l’hôtesse de l’air). Après un superbe accueil par le directeur, nous avons participé à une très chaleureuse séance de questions-réponses avec les étudiants de le classe de Meeta Gosh, professeur de français. Cela été un moment riche et intéressant, qui nous permet aussi d’avoir des contacts pour d’éventuels futurs traducteurs.
3. LES ENFANTS PARRAINÉS
Les 11 enfants, scolarisés à la City Public School, bénéficient d’un programme de soutien scolaire de 2h/jour (6 jours/7) par Sundiou, et d’un soutien en anglais d’1h30/jour (6 jours/7) par Pankash. Si le soutien scolaire fonctionne bien, celui en anglais est plus difficile. Le niveau du professeur ne nous semble pas satisfaisant et nous avons décidé de chercher un autre enseignant pour le soutien en anglais.
3.1. La City Public School (CPS)
3.2. L’école d’Aleem
4. LES PERSPECTIVES
Suite à ces deux semaines intenses de mission à Lucknow, et malgré quelques moments difficiles particulièrement liés à la barrière de la langue (la traductrice n’étant pas disponible tous les jours), de belles perspectives se dessinent :
– Meena va travailler sur le cahier d’activités avec les enfants les plus grands de sa classe (une vingtaine).
– Sundiou doit prendre des cours d’anglais afin de faciliter la communication lors de nos venues.
– Shashi va agrémenter ces rapports mensuels en précisant notamment ses activités à Bamrouli, ses visites dans le bidonville, les réunions de parents à la CPS, les informations liées au soutien scolaire et au soutien en anglais. L’objectif est de mieux comprendre les difficultés et améliorations rencontrées.
– L’achat d’une armoire pour ranger le matériel à l’école est prévu.
– Le très bon contact avec Bakya, la traductrice, nous a permis de lui demander si elle pouvait éventuellement se rendre disponible pour de futures missions, à quoi elle nous a répondu positivement !
J’espère pouvoir retourner à Lucknow en 2013 afin de poursuivre ce travail d’accompagnement et partager encore de très beaux moments entre les enfants, leurs parents et toute l’équipe de Sruti ! Sans oublier le grand professionnalisme et l’amitié avec Delphine !
Et surtout merci à vous tous de permettre à ces beaux projets d’exister !
Catherine Blanche,
Responsable du projet éducatif – Association Sruti.
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