Courte mais intense mission d’une semaine à Lucknow !
1- ÉCOLE SRUTI
51 enfants étaient présents à l’école pendant mon séjour. Seulement une dizaine de « grands » en raison de fêtes religieuses. De plus, d’après Shashi, certains grands sont désormais scolarisés dans une école privée financée par leurs parents ! L’école Sruti a permis à certaines familles de prendre conscience de l’importance d’assurer un meilleur avenir à leurs enfants. Une belle réussite !
Première matinée avec un atelier de dessin-collage pour les plus grands : dessin libre et remplissage à l’aide de lentilles, haricots et autres graines que chaque enfant est allé chercher en petite quantité dans sa maison… Grande réussite et joie des élèves très appliqués !! |
Deuxième matinée consacrée aux plus petits : collage libre de petits morceaux de papier de couleur et de formes variées prédécoupées. C’était juste extraordinaire et cela montre à quel point ces enfants ont besoin d’activités manuelles et créatrices en dehors des apprentissages stricts de l’alphabet. |
Troisième matinée réservée aux jeux de société, puzzles, carrom… Franc succès avec les nouveaux jeux pour les tout-petits emmenés de France ! Expliquer les règles est une autre paire de manche… Mais finalement, avec une présence bienveillante, les enfants finissent par comprendre ! Mais il faudrait beaucoup plus de jeux ! Certains ont été complètement abîmés par la pluie (l’armoire et le toit n’étant pas étanches) et sont quasi-inutilisables. Il faudrait aussi plus de jeux de loisirs pour les petits, type voitures, poupées, jeux de construction…
Avis à toutes les personnes qui pourraient donner des jeux à Sruti !!
Fin de cette matinée avec le repas hebdomadaire, montrant à quel point cette action est importante. Au menu : riz + pommes de terre + tomates+ un mixte de légumes. Déjeuner très copieux et très bon, et surtout peu épicé donc pour moi un pur délice ! Les enfants n’en laissent pas une miette et se servent des quantités astronomiques… |
La dernière matinée me permet de faire une activité « dessin libre » tout d’abord avec les petits puis après le petit-déjeuner avec les plus grands. Imagination débordante de certains enfants déjà très appliqués par un simple gribouillage. |
Quel bonheur de voir une petite fille qui n’osait pas dessiner en pensant ne pas savoir, se lâcher après avoir compris que le contenu n’avait pas d’importance, qu’elle devait juste dessiner ce qui lui passait par la tête ! Évidemment, les plus grands ont très à coeur de faire de belles choses et prennent beaucoup de soin à faire leur dessin.
Kamini continue à assurer les activités et les enseignements pour les plus petits: exercices de gymnastique, alphabétisation, comptines avec gestes, autres chansons, quelques histoires connues et racontées oralement… Il serait intéressant de se procurer quelques livres de contes indiens à lire et à raconter aux enfants. |
Malheureusement pour l’association Sruti, Kamini va se marier au mois de décembre et risque de quitter l’école. Son fiancé n’a pas su me répondre sur l’endroit où ils vivront par la suite. Shashi va donc chercher une nouvelle institutrice très rapidement afin que Kamini puisse la former avant son départ. |
2 – PARRAINAGES / MARRAINAGE : CITY PUBLIC SCHOOL
J’ai pu rencontrer tous les enfants parrainés et leur remettre les cartes de leurs parrains et marraines. Les enfants sont toujours très heureux de recevoir du courrier et mettent toujours autant de coeur à leur répondre ! Tout va bien pour eux malgré d’importantes lacunes en anglais. Mais il y a des progrès ! Et certains ont bien compris l’importance pour leur avenir de connaître cette langue. Et même pour venir un jour en France rencontrer leurs parrains-marraines ! |
Ils sont tous très contents d’être à l’école ainsi que leurs parents. D’ailleurs, beaucoup d’autres parents du bidonville aimeraient que leurs enfants soient parrainés… Comme pour les petits, il serait très intéressant de mettre en place une bibliothèque pour ces enfants qui ont besoin de lire de nouveaux livres.
3 – PROGRAMME D’ÉDUCATION À LA SANTÉ
Programme qui avance petit-à-petit mais avec des avancées certaines !! Après de nombreuses rencontres avec Dr Chandrawati, présidente de l’association indienne Women Health Improvment and Education, un premier camp de santé est prévu dans le bidonville le samedi 21 novembre pour des consultations de gynécologie pour les femmes et de pédiatrie générale pour les enfants de l’école Sruti. Et ce camp de santé a bien eu lieu ! Shashi nous a raconté au téléphone que cela avait été un succès ! 8 médecins de l’association sont venus dans le bidonville de 9h30 à 12h. 93 femmes, 5 hommes et 25 enfants ont ainsi bénéficié d’une consultation gratuite + délivrance gratuite de médicaments. À voir pour une deuxième action similaire dans quelques mois !
Juste avant mon départ, 40 femmes sont venues à la rencontre-discussion organisée au sein de l’école Sruti. Nous avons abordé les sujets suivants : annonce du camp de santé, prévention de l’élimination des petites filles (avortement sélectif), vaccinations, suivi de grossesse, accouchement en milieu sécurisé, allaitement jusqu’aux 2 ans de l’enfant, prévention anémie par prise de fer pendant la grossesse, contraception et autres sujets comme la dengue et les problèmes gynécologiques. Ces derniers étant très nombreux, la mise en place du camp de santé apparaît comme une nécessité. Il faudra par la suite voir comment on organise les soins secondaires éventuels.
J’ai remarqué beaucoup de progrès en matière de suivi de grossesse et d’accouchements. Quasi toutes les femmes vont maintenant à l’hôpital malgré une confiance toute relative dans les soins hospitaliers avec des prises en charge encore bien insuffisantes. Shashi devrait pouvoir nouer des liens plus sérieux avec le personnel de l’hôpital pour un meilleur accueil et prise en charge des patientes. De plus, les enfants commencent à être vaccinés même si la couverture est encore incomplète (n’oublions pas que c’était un sujet complètement tabou il y a 2 ans !). Shashi est en lien avec le médecin du district responsable des vaccinations afin qu’il vienne plus fréquemment dans le bidonville, le personnel de l’UNICEF ne venant plus. Shashi assure toujours, une fois par mois, une séance d’éducation à la santé pour les femmes du bidonville et son travail de fourmi porte ses fruits petit à petit … Dans les mois qui viennent, elle devrait enfin réaliser une formation de perfectionnement sur l’éducation à la santé avec l’Association Nationale pour les Femmes et le Développement (NIPCIT) à Lucknow.
De plus, Shashi souhaiterait s’investir dans l’association »All India Women’s Conference », dont l’antenne de Lucknow devrait ouvrir très prochainement après la nomination d’une nouvelle présidente. Cela aurait un impact très positif pour la santé des femmes du bidonville (prévention des violences conjugales + mise en place de projets pour améliorer l’indépendance financière des femmes). Shashi devrait aussi retourner dans l’école pour enfants sourds où Aleem, un enfant parrainé, avait été scolarisé de nombreuses années. Les appareillages des enfants étant financés par une association locale, cela pourrait nous être utile dans le cas de dépistages de troubles de l’audition chez les enfants du bidonville.
4 – PROJET « FEMMES ARTISTES D’ICI ET LÀ-BAS »
Après avoir récupéré 5 broderies, 14 autres ont été laissées à Shashi. Beaucoup de travail pour les couturières de Bamrouli en vue de l’exposition des broderies à Souillac normalement prévue l’été prochain. Un beau moment en perspective ! Retour en France après cette belle semaine riche en émotions ! J’y retournerais dans un an pour voir les nouvelles avancées ! En attendant, Alexandrine et Bénédicte prendront le relais en février prochain …
À très bientôt et un grand merci à tous et à toutes pour votre soutien à Sruti !
Delphine Marion,
Coordinatrice des projets santé pour l’association Sruti.
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